Votre livre du moment c'est quoi ??????

où celui que vous venez de finir ............ le recommandez-vous ?

Pour ma part ce matin je me suis lancé dans le dernier opus de Patrick Sénécal L'orphéon quinze minutes .

je dois également embarqué dans malphas 2 car le troisième est prévu comme date de sortie pour la semaine prochaine. j'avais bien aimé le premier volet de malphas mais sans aucune idée pourquoi je n'ai jamais vraiment lû le deuxième volet bien que je l'ai acheté il y a plusieurs mois déja.

Le dernier criss de bon livre que j'ai lu, c'est de la SF "hard" mélangée avec de l'horreur : Blindsight, par Peter Watts.

http://www.goodreads.com/book/show/9303978-blindsight

Vraiment écoeurant.

#2 16 Décembre 2013 23:11 Dernière édition: 16 Décembre 2013 23:14 par Credo Quia Absurdum
Vu que Le Hobbit est sorti au cinéma l'année dernière, je me suis replongé dans tout ce que Tolkien a fait... Le Silmarillion, Contes et Légendes Inachevés, Le Livre des Contes Perdus, Les Enfants de Húrin ( le plus récent, en anglais: Children of Húrin )... Présentement je suis en train de finir Le Retour du Roi pour la Xe fois.

Ceux qui ont juste lu Le Seigneur des Anneaux ou qui ont essayé le Silmarillion et n'ont pas aimé, je vous recommande Les Enfants de Húrin. C'est vraiment pas loin du Seigneur des Anneaux en terme de qualité. Mais c'est plus sombre, moins jovial puisqu'il n'y a pas de hobbits ni de Tom Bombadil. Sauron est relégué au 4e ou 5e rang dans la hiérarchie des "vilains" à cette époque, alors imaginez à quel point ça va mal sur la Terre du Millieu! Là, l'antagoniste c'est Morgoth, son maître, et tu as aussi son arme principale, Glaurung, le père de tous les dragons, ( dont Smaug, qu'on voit dans le nouveau film qui vient de sortir ). Dans ce roman on en sait beaucoup plus sur Morgoth. Tu peux cerner qui il est vraiment, le fond de sa pensée, l'étendue de ses pouvoirs ( mais aussi ses limites ). Il y a une grosse bataille presque dès le début avec des Balrogs à la dizaine. C'est vraiment épique! C'est vraiment en lisant ce passage que j'ai embarqué solidement dans l'histoire. C'était une bonne idée de commencer par une bataille pour mieux tisser les évènements qui suivent. On sent vraiment le côté dramatique de la situation dans laquelle les elfes et les hommes se trouvent par la suite. On sent que Morgoth est sur le point de gagner, qu'il a le contrôle sur presque tout.

Du côté des gentils c'est surtout des elfes qui sont importants dans l'histoire quoique le personnage principal est humain et qu'il côtoie les 3 races ( hommes, elfes, nains ) durant le récit. Les elfes sont pratiquement le seul rempart face à la puissance de Morgoth qui contrôle presque tout le territoire. Tout va mal dans ce roman et j'avoue que c'est ce que j'aime puisque j'ai toujours été plus fasciné par les "méchants" dans l'univers de Tolkien.

Cette histoire on peut la lire dans le Silmarillion, mais c'est beaucoup mieux écrit et plus détaillé dans Les Enfants de Húrin. Je pense que Christopher ( le fils de Tolkien ) avait peur de trop jouer dans les écrits de son père quand il a travaillé sur le Silmarillion après sa mort. On sent plus d'assurance dans Les Enfants de Húrin. On sent qu'il a laissé tomber les parenthèses, les notes après chaque chapitre, etc. pour nous rendre ça plus lisible en dépit de ses réticences à l'idée de changer les textes que son père lui avait légué. Le Silmarillion est moins accessible pour quelqu'un qui n'est pas préparé à assimiler des tas de noms de personnages et de lieux ( il y en a vraiment beaucoup ). Dans Les Enfants de Húrin, ils énumèrent des noms au départ, mais en réalité il y a peu de personnages à la fois. Chaque chapitre apporte deux ou trois personnages de plus mais ils gravitent toujours autour de Túrin ( le fils de Húrin ), donc on peut toujours se rattacher à lui.

J'ai acheté le roman quand il est sorti, il venait avec de nombreuses et superbes illustrations d'Alan Lee. Les images sont assez nombreuses pour bien visualiser des paysages, personnages et situations sans toutefois affecter l'imagination. Par exemple, on ne voit que très peu les visages et quand c'est le cas, les détails ne sont pas trop prononcés, comme des visages dans un rêve, si on veut. Si vous voulez vous le payer, je vous conseille de trouver une version avec ces illustrations.

Ça fait longtemps que je rêve de voir le Silmarillion devenir une série de films ( je pense qu'il y aurait de quoi pour faire 5 ou 6 films facilement ), mais je pense que ça ne se réalisera jamais... Il n'y a pas l'aspect "confrérie" et l'humour que Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux contient. C'est plus froid mais quand même beaucoup plus épique et grandiose. On a parfois l'impression de lire l'ancien testament du fantastique quand on lit le Silmarillion ( disons que moi je vois la Bible comme étant le Seigneur des Anneaux ).

Wow, tu viens de me donner envie de lire ça. Ça a jamais vraiment été sur mon radar.

Tu vas aimer Philo, l'univers de Tolkien est pas mal plus vaste que la trilogie du Seigneur des anneaux et du Hobbit... et il gagne définitivement à être connu!
Avertissement: Ce message peut contenir un niveau élevé de sarcasmes, des opinions stupides ainsi que des traces d'arachides. La discrétion du lecteur est avisée.

#5 23 Décembre 2013 11:06 Dernière édition: 23 Décembre 2013 11:09 par Credo Quia Absurdum
Bon, là vu que mon trip fantastique est terminé, je retombe dans la Beat Generation...

J'avais commencé à lire quelques romans de cette période il y a près de 10 ans déja.

Justement, ça fait un bon 10 ans que j'ai lu On The Road / Sur la Route de Jack Kerouac... Donc je m'y remet!

Pour ceux qui connaissent mal la Beat Generation, en gros c'est une poignée d'auteurs et de poètes des USA qui ont connu du succès dans les années 50.

"Beat" peut signifier différentes choses. Il y avait le "beat" de la musique jazz de l'époque mais aussi le fait que les auteurs sont des gens "battus" par la société ultra-conservatrice de l'époque puisqu'ils défient constamment les règles et en paient souvent le prix.

Le sexe, la drogue, l'alcool mais aussi la philosophie, l'amour et l'amitié sont les thèmes principaux de la plupart des "beatniks".

Le précurseur de cette vague est probalement J.D Salinger avec Catcher in the Rye / L'Attrape-Coeurs. Un sacré bon petit livre pas très long et facile à lire tout en étant très profond et songé. Je le recommande souvent à des jeunes entre 15 et 20 ans.

Il y a aussi Charles Bukowski qui est un peu dans le même genre, mais il est arrivé un peu plus tard. Bukowski est plus dur et moins romantique. Il est presque pornographe dans certains passages. Dans Tales of Ordinary Madness / Contes de la Folie Ordinaire, un recueil de nouvelles, il y a une histoire dans laquelle il rétrécit et devient carrément le dildo de sa femme, il y a aussi une autre histoire où il regarde une femme se faire baiser par un tigre si ma mémoire est bonne LOL. Mais si vous voulez vraiment le connaître je vous conseille Ham on Rye / Souvenirs d'un pas grand-chose qui retrace les premières années de Bukowski qui se cache derrière un alter-ego pour probablement gonfler et exagérer certains passages de sa vie. Je trouve que c'est une bonne introduction à Bukowski puisqu'on peut connaître l'auteur tout en assimilant son style d'écriture. Bien entendu Ham on Rye est un clin d'oeil à Catcher in the Rye. Les deux romans tournent autour de l'adolescence. C'est encore d'actualité. J'ai souvent introduit Bukowski à du monde et ils adorent ce vieux dégueulasse à tous les coups. Y'a juste ma mère qui ne l'aime pas.

Mais pour en revenir à Jack Kerouac, qui est parfois nommé comme étant le leader de la Beat Generation, il est moins rough que Bukowski dans ses écrits, mais on a l'impression qu'il l'était plus dans la vraie vie. Kerouac me semble plus intime que Bukowski. Kerouac fait plus souvent part de ses sentiments ( ou de ceux de ses personnages ) dans ses écrits, ou du moins il le fait d'une façon plus révélatrice. Les écrits de Kerouac sont donc plus profonds, plus sombres aussi je crois. Mais les deux s'équivalent pas mal je trouve.

Ça fait des années que je veux lire du Allen Ginsberg ( un ami de Kerouac )... Après avoir fini On the Road je pense essayer Ginsberg. Si vous avez des suggestions je suis très ouvert parce que je ne le connais pas du tout. Je suis pas mal du genre à lire un auteur de bout à bout donc le premier roman/recueil que je lis doit être bon sinon je passe à un autre.

Bukowski est un de mes poètes fétiches. Sa sincérité et son désespoir sont incroyables. Je connais moins ses nouvelles, mais la première fois que j'ai lu sa poésie, ça m'a frappé comme un coup pied dans les gosses. J'avais jamais imaginé qu'on pouvait écrire de la poésie comme ça.

Kerouac, je le trouve pas mal, mais je trouve que le propos de "On the Road" a quand même un peu mal vieilli. Son style simple et direct est quand même superbe.

Mon préféré de Bukowski:

The Aliens

you may not believe it
but there are people
who go through life with
very little
friction or
distress.
they dress well, eat
well, sleep well.
they are contented with
their family
life.
they have moments of
grief
but all in all
they are undisturbed
and often feel
very good.
and when they die
it is an easy
death, usually in their
sleep.
you may not believe
it
but such people do
exist.
but I am not one of
them.
oh no, I am not one
of them,
I am not even near
to being
one of
them
but they are
there
and I am
here.


Je sais pas ce que ça dit sur moi mais je suis en train de me tapper "Critique de la Raison Pure" de Kant.  ???  :o

Une petite lecture légère... :D

Côté SF, je viens de terminer "Ancillary Justice", et c'était franchement très bien. Voici ma critique :

https://www.goodreads.com/review/show/748311140

Présentement je fais la lecture d'un livre d'architecture nommé «Églises et Cathédrales» par Rolf Toman. Je vous laisse devinez de quoi le bouquin traite...

http://www.gibertjoseph.com/eglises-et-cathedrales-21101.html
Avertissement: Ce message peut contenir un niveau élevé de sarcasmes, des opinions stupides ainsi que des traces d'arachides. La discrétion du lecteur est avisée.

En réponse à Credo Quia Absurdum, faut que tu lises HOWL de Ginsberg, t'as pas l'choix! On parle souvent de On the Road comme étant l'oeuvre phare de la Beat Generation, mais à mon sens HOWL lui est supérieur. C'est un poème d'une vingtaine de pages qui résume parfaitement l'esprit du moment. C'est un peu déroutant pour les lecteurs néophytes, mais comme t'es déjà familier avec le contexte, tu ne devrais pas avoir de problème.

Le début :
"I saw the best minds of my generation destroyed by madness, starving, hysterical, naked
Dragging themselves through the negro streets at dawn looking for an angry fix
Angelheaded hipsters burning for the ancient heavenly connection to the starry dynamo in the machinery of night..."

JUSTE. TROP. FORT.

Sinon, je suis présentement à lire Don Quichotte de Cervantès (faut bien lire ses classiques), mais comme c'est un gros contrat, j'en lis d'autres au travers, notamment (dans les dernières semaines) Dixie de William S. Messier, Quinze pour cent de Samuel Archibald, Pomme S d'Éric Plamondon ainsi que Les armes à penser de Shawn Cotton. Disons que je m'intéresse surtout au québécois contemporain.


YAY, PFAFMAN IN DA HOUSE!

J'ai pas lu Pomme S encore, mais j'ai lu Hongrie-Hollywood Express, pis ça torchait grave.

Des trois livres de la trilogie de Plamondon, je crois que Pomme S est le plus abouti. Mais bon, en général, on peut considérer que c'est un seul gros livre. Faut dire que j'étais d'emblée davantage familier avec Steve Jobs qu'avec Johnny Weissmuller et Richard Brautigan. Parlant de Brautigan (généralement considéré comme le "dernier des Beats"), j'ai lu Trout Fishing In America après Mayonnaise et je n'ai vraiment pas aimé ça. Ça m'est tombé des mains. Comme quoi ce n'est pas parce qu'un livre est considéré comme "culte" qu'il est pour autant pour tout le monde.

Pour revenir à Plamondon, c'est vraiment la "narration" qui m'a fait tripper dans ses livres ; il ne raconte pas vraiment une histoire, c'est plutôt comme s'il créait un système de plein de petites vignettes qui, lorsque mises ensemble, forment un univers ultra-cohérent et créent une expérience de lecture beaucoup plus satisfaisante que n'importe quelle trame narrative classique. C'est d'ailleurs ce que j'apprécie de la grande majorité des textes publiés chez Le Quartanier (assurément la meilleure maison d'édition québécoise) : ils sont demandants, mais accessibles. Et comme l'essentiel de la littérature contemporaine prend les lecteurs pour des caves en optant pour la simplicité et la réutilisation de modèles pré-digérés, c'est vraiment rafraîchissant.