20 Février 2015 11:19 Dernière édition: 10 Mars 2015 13:21 par Salade dendives
Oyé Oyé kamarades webziniens !

Pour les rares gences qui se souviennent de votre humble serviteur, je suis fichtrement fuckin' heureux et même joyeux de vous retrouver en ces terres glorieuses.

Il y a de cela plus de 10 ans, lorsque Musique! était une section du site, j'avais entrepris de vous livrer ma liste de 35 (oui ! 35 !!!) albums préférés de tous les temps (le paléolithique exclu), sous formes de chroniques périodiques. Cependant, j'étais jeune, fougueux, impertinent et la prise de stupéfiants commençait alors à réduire mes ardeurs journalistes. Le projet avait alors sombrement avorté avant la complétion du dit Top.

Comme Salade d'Endives n'a pas froid aux yeux, ni même aux coudes, il s'est dit que pour le plaisir de lui seul (et potentiellement de Shtamane et du célèbre Genius), il allait corriger les erreurs du passé et s'attaquer de nouveau à ce beau projet futile. Mais cette fois-ci, fuck le top 35. Les explorations sonores de sieur d'Endives s'étant intensifiées salement depuis l'an de grâce 2003, un top 35 ne pourrait aucunement rendre justice aux goûts musicaux actuels de votre humble serviteur.

C'est avec plaisir, joie, allégresse et béatitude que je commence aujourd'hui mon TOP 100 ALBUMS of ECSTATIC EUPHORIC DOOM que je vous promet solennellement de terminer avant le mois de Novembre 2027.

EDIT 10 mars 2015 : En bon mégalomane que je suis, j'ai réalisé que je suis incapable de me limiter à 100 albums. Trop de styles différents à couvrir ; trop de perles discographiques qui ne demandent qu'à être révérées. En étoffant la liste, je n'arrivais pas à un résultat satisfaisant l'obsessif-compulsif que je suis. Je transforme donc le tout en TOP 150 ALBUMS ov GRANDILOQUENT KULT FURY !!!

Allons y de quelques règles de base pour le bon fonctionnement de la chose :
-Un seul album par artiste. Sinon, le tout serait recouvert des discographies quasi-complètes de certains groupes/artistes fétiches.
-Les compils, EP, bootlegs et enregistrements fictifs sont acceptés
-Se brosser les dents au minimum 2 fois par jour et, de préférence, avec le livre des morts tibétain
-les commentaires positifs/négatifs/neutres/absurdes sont bienvenue, bien que je ne me fasse pas trop d'illusion sur la non-présence de ceux-ci
-Pas de le droit d'imploser pendant la lecture de cette liste, même si vous avez le goût
-Salade d'Endives ne cautionne aucune idéologie à travers cet article évolutif. Voilà pourquoi vous y retrouverez probablement ces sales antisémites que sont Richard Wagner et Varg Vikernes. l'important, c'est la musique créée par les artistes, et non leur manière arriérée de contempler le monde
-La lecture de cette imposante liste s'accompagne bien d'un bon rouge toscan, d'un bière de microbrasserie ou encore, de jus Oasis (Pur déjeuner FTW)

Bon, les cartes étant maintenant mises sur table, commençons sans plus tarder !!!

150. Amon Düül II - Yeti (1970)


Style : Kraut-Rock, Psychédélique, Prog, Space-Rock

Yeti est un monstrueux album-double, le deuxième de cette légendaire formation allemande. C'est l'album qui, accompagné de son comparse Faust IV (autre pièce maîtresse) a grand, très grand ouvert la porte de mes tympans au "Kraut-Rock" (alias Rock-Choucroute), ce courant teutonique des années 60-70 qui était foutrement en avance sur son temps et qui demeure une de mes obsessions musicales pour les siècles et les siècles, amen... Il est donc normal que ce bon vieux Yeti occupe une place de choix dans mon cœur.

C'est un album qui fait très TRÈS mal (dans le bon sens du terme) et facilement un des 10 plus grands disques de Kraut-Rock. Le genre d'album qui, à la première écoute, vous jette littéralement sur le cul et vous met dans un état de transe fort singulier... Où chaque son qui le constitue vous percute et vous chavire les sens. Le genre d'album que tu sais "important" à la toute première minute d'écoute intensive et jouissive... Vous ne pouvez pas écouter ce disque en faisant la vaisselle, à moins que du robinet de l'évier ne coule un lac de LSD et que vous entreteniez une conversation fort politisée avec les ustensiles (surtout les couteaux) tout en portant un costume de chef Inca. Non. Cet album va chercher votre attention et ne vous laisse pas tranquille jusqu'à la dernière et délicieuse divagation sonore. Les synthétiseurs planants, les chants possédés, la rythmique basse-batterie tribale et le violon délirant : tout ici n'est que pure folie (savamment orchestrée).

L'album se divise entre de courts morceaux folks complètement hallucinés et de longues improvisations. Le partie "compos" débute dans le chaos avec "Soap Shop Rock", une suite psychédélique de 12 minutes qui part dans tous les sens en même temps, alternant entre des passages énergétiques aux tempos rapides et des passages glauques, lyriques et contemplatifs. S'ensuit alors 6 morceaux plus courts, comprenant entre autre le sinistre "Archangels Thunderbird" (avec les vocaux très "stoner rock" de Renate Knaup) et l'acoustique "Cerberus". La partie "impro" (les 3 derniers titres) est aussi (sinon plus) géniale et captivante. Le tout se termine avec "Sandoz in the Rain" (en référence au Laboratoire Sandoz qui a découvert le LSD précédemment mentionné), longue piste initiatique (du genre "trip d'opium proto-ambiant dans la jungle interstellaire située dans la barbe de l'univers") où les musiciens sont rejoints par des anciens compères d'Amon Düül I, question de donner au tout une ambiance encore plus free-foutraque. Du grand art, finement poilu et drogué.

Yeti, c'est du délire authentique à 127%. L'écouter, c'est comme recevoir une grande claque étoilée sur la gueule (mais une claque gentille quand même). Amateurs de musique expérimentale, libre et violente, Yeti vous est tout indiqué. Voilà là Amon Düül II à son zénith.

Yeti en 3 mots : DROGUES, Cosmique, Pilosité

#1 20 Février 2015 12:52 Dernière édition: 10 Mars 2015 13:21 par Salade dendives
149. Andy Stott - Luxury Problems (2012)


Style : Dub Techno, Ambient Techno

L'autre soir, j'étais peinard chez moi, le nez penché sur "la Maison des Feuilles" de Danielewski quand j'ai entendu la voix cristalline et lisse d'une chanteuse d'opéra robotique sortir de mon répondeur. "Bizarre" me suis-je dis à cet instant précis. Cette vieille merde est pourtant débranchée depuis des lustres. J'allai vers l'engin en question, les "Touuuch.... Touuuuch..... Touuuuch....." langoureusement susurrées par la voix fantôme se faisant plus persistants à mon oreille à mesure que mon organe tympanesque se rapprochait lui aussi de la source, accompagnant docilement le restant de mon entité corporelle dans son déplacement est-ouest.

Y'avait comme une fumée blanche et opaque qui s'échappait du truc. C'était comme une sorte de brouillard suspendu en l'air mais qui avait l'air presque solide. Au toucher, c'était froid et soyeux. Et ça fichait des malins petits frissons vraiment spéciaux aussi, entre l'excitation et la répugnance.

Alors que je peinais à comprendre la situation pleinement, ma laveuse se mis alors à fonctionner grotesquement. Elle était partie en mode "Drain & Spin" et le son était hyper-amplifié, comme si je l'entendais en étant dedans. "Fuck ! yé minuit et quart, quessé que les voisins d'en bas vont dire ?" fut alors la seule pensée intelligente qui me vint en tête.

Puis ce fut le tour du frigo de se réveiller, tout en ronronnements extra-terrestres célestes. Et la machine à Expresso aussi, produisant une vapeur grisâtre et compacte. L'appartement prenait vie, chargé de cette drôle d'électricité qui avait disjoncté. La fumée recouvrait maintenant tout et à son contact, les lumières s'allumaient, grésillaient, certains globes éclatants. En respirant la fumée à pleins poumons, je me mis à tout voir noir, blanc et bleu. Un bleu frigorifié. C'était beau mais inquiétant.

Ma chaumière était maintenant devenue un club de dance spectral bigrement lynchien où j'errais seul, hallucinant sous des stroboscopes impies et des néons qui scintillaient d'une luminescence flétrie, portée par ces beats de bass génialement givrés et, encore et toujours, cette voix de femme surréelle, qui aurait censée dû être le dernier bastion d'humanité dans toute la scène mais qui, étrangement, était ce qu'il y avait de plus glacé. En transe et transi, je pensais au "Masque de la mort rouge" mais avec des fils électriques comme protagonistes puis à Serial Experiments Lain... Je rêvais d'un Tintinnabule transfiguré en Palmer Eldtrich, dévorant diverses univers...

Je me suis endormi et/ou ai perdu connaissance quand l'imprimante s'est mise de la partie. Le lendemain, j'avais un mal de bloc et l'irrépressible envie de jouer à Mega Man 2.

Luxury Problems en 3 mots : Repas surgelé, glabre, synthétique

#2 20 Février 2015 15:12 Dernière édition: 10 Mars 2015 13:21 par Salade dendives
148. Immortal - At the Heart of Winter (1999)


Style : Black Metal (saupoudré de copeaux de Trash)

aaaaah, Immortal. Le "Kiss" de la scène Black Metal norvégienne. Du glam à foison, des accoutrements ridiculement géniaux réunissant tous les stéréotypes du Black (haches de guerre en plastique noir comprises), des vidéos-clips magnifiquement cheesy où l'on admire nos valeureux guerriers nordiques jouer en bédaine près d'un fjord avec des regards haineux OU encore : cette splendide photo où l'on voit Abbath avec la fly ouverte :



J'aime Immortal pour leur sens du spectacle, leur côté "non prise de tête", leur ridicule assumé... mais j'aime aussi Immortal parce que malgré tout ça, en tant que musiciens et compositeurs, ce sont des BÊTES ! Quand vient le temps d'entrer dans le studio, nos bonhommes mettent de côté le "corpse paint" et deviennent des êtres totalement dédiés à leur art (bien que... l'image d'Immortal enregistrant un album complet AVEC leurs costumes complets me fait pas juste triper rien qu'un peu).

Le groupe a pondu bon nombre de très bons albums. J'ai hésité entre celui-ci, "Pure Holocaust" (qui est à mon avis le chef d'oeuvre de leur première phase purement Black Metal) et "Sons of Northern Darkness" (leur album d'adieu avant un break de 7-8 ans, qui exploite encore plus leur tendance Heavy-Black). Mais bon, mon vote de confiance est allé à "At the Heart of Winter" car je trouve qu'il s'agit là de leur disque le plus épique, le plus travaillé, le plus recherché au niveau des ambiances. En plus, regardez moi cette foutue pochette qu'on dirait tout droit sortie d'un livre dont vous êtes le héros. So much win.

Cet album marque aussi un tournant pour le groupe, qui perd son ancien guitariste/leader Demonaz en temps que musicien actif dû à une tendinite provoquée par une surdose de riffs. C'est le vocaliste Abbath (anciennement batteur mais guitariste aussi) qui prend sa place en temps que guitariste principal. Le son du groupe change alors énormément. Alors où avant, Immortal n'était qu'avalanche de riffs ultra rapides et de blast beats jusqu'à plus soif, ils évoluent maintenant dans un style parfois plus posé, à travers des compositions longues et intrigantes où s'alternent des passages rapides et d'autres plus lents et contemplatifs. On sent aussi le spectre du Trash et du Heavy Metal par ci par là.

Certains regretteront aussi la production des albums d'antan (plus "crue"). Ici, tout est aussi léché que sur album de Céline Dion. Perso, je me répète mais j'aime autant les 2 univers sonores du groupe.

Bref, voilà là un album parfait à s'enfiler avant d'aller courir à demi-nu sur des collines enneigées, le visage grimé de maquillage, attaquant skieurs et krazy-karpetters avec une épée en mousse. Good times.

At the Heart of Winter en 3 mots :  usine-à-riffs, épique, majestueux

Salade, vieille branche (ça reste dans le végétal)! Voici un topic sur lequel je vais garder un œil!

C'est flou, mais était-ce moi qui vous avais initié, toi et Shtamane, aux mondes de Burzum, Ulver ou Enslaved avec les Grotesques Sonorités sur Musique!?

Vempirou !!!

Content d'avoir de tes news l'ami ! Que deviens-tu !?

Merci pour le commentaire.

En effet, c'est bien toi qui m'a introduit au monde merveilleux du Black Metal jadis. Je ne te remercierai jamais assez mon cher. Tu verras bon nombre de pépites officiant dans le genre a travers ce top. Le meilleur reste a venir.

#5 23 Février 2015 10:10 Dernière édition: 10 Mars 2015 13:21 par Salade dendives
147. Khana Rung Thawi - hae sot dontri phuen ban nong ko 8+9 (20??)



Style : MOLAM-FUSION !!!, OVNI sonore

L'autre jour je marchais dans la rue. Un passant passe et me parle de physique quantique. BANG ! Coup de poing dans sa gueule de merde. MOLAM BEYOTCH !!! Ensuite, pendant que la beat-machine me vrille les tympans, je le rue de coups de pieds alors qu'il gît par terre. BANG ! BANG ! BANG ! Je suis joyeux. Ses côtes éclatent une par une alors que le solo de saxophone dantesque numéro un m'explose le cerveau. MOLAM testify my brotha !

Il saigne des confettis multicolores. Ils sortent respectivement de ses narines, de ses yeux et de son front. Cette guitare psychédélico-prog-fusion-thaï me rend euphorique. ça n'arrête juste pas. Ça groove sans bon sens. D'autres personnes regardent la scène d'un air choqué. Un tente de s'interposer. Grand coup de MOLAM!!! pour lui aussi tiens. Quand il tombe par terre ça fait le bruit comme quand le coyote tombe de très haut dans Road Runner. Alors qu'il touche le sol, il se transforme en un clavier-guitare géant de couleur jaune canari. Je danse alors dans la rue. Je danse très mal mais je m'en fous ; le MOLAM s'est emparé de moi.

"C'est le Molam festival !!!", déclare-je à voix haute tout en renversant des poubelles et des cartons qui traînent ça et là. Les motifs claviéristiques cheesy-licieux recouvrent mon être tout entier, m'enfonçant dans une transe que je qualifierai de syncopée et synergique. "Cette fête là ne s'arrêtera pas de sitôt les amis !!!"

Je tente de renverser une machine Coca Cola mais c'est trop dur. Je prend plutôt une pierre et je la lance à travers la vitrine de la tabagie. La vitre pète et des morceaux de verres viennent s'enfoncer dans le visage du pov' commis qui était juste derrière. Il n'a pas le temps de s'écrier que déjà des arc-en-ciels fuchsia-rose-jaune-marbré sortent de ses plaies béantes. Je crois qu'il a un œil de crevé et un slinky s'échappe de son orbite. Ah bien, dis donc !

Soudainement, il se met à pleuvoir des tricycles, des pieuvres et des dumplings. Les tricycles font pas grand chose mais les pieuvres/dumplings décident de danser avec moi alors que commence le solo de sax numéro 12. C'est vraiment une belle journée. En plus, le ciel est chargé d'étoiles GI-GAN-TESQUES et ce, même si il est midi moins quart.

La police arrive finalement sur les lieux quelques minutes plus tard et me font la passe du taser, ce petit gadget électrique bien sympathique. Je me mets à avoir des convulsions respectant pleinement le rythme de la drum-machine. Alors que je m'apprête à perdre connaissance, un sourire dément solidement scotché sur les lèvres, j'entend les gendarmes parler d'un autre cas d'hystérie-Molam... mais non, pas moi, mes frères, jamais trop de Molam... la vie n'est que Molam... Viva el Molam... MO-LaaaaaaaaaaaM......

Ce disque au titre thaï très long et incompréhensif en 3 mots : Colossal, Casio-riffique, Convulsions


J'ai vécu 1 an en Thaïlande, et malgré toute mon affection pour la culture thaïe... La musique thaïe, je suis tabarnakement pas capable.

Merci pour les commentaires Juggz et Philo  :) Fait plaisir de vous rejaser ça !

Ah bin Philo, tu boudes là un plaisir proprement singulier mais je te respecte. En apparence, cette musique a absolument TOUT pour me déplaire, surtout le côté cheap. Mais c'est l'adéquation de TOUS ces aspects ridicules pour un ensemble juste-trop-jusqu'au-boutiste + le groove incessant qui me font capoter.

J'aurais pu en mettre d'autre dans le Top (j'pourrais facilement faire un top 10 Molam) mais ya trop d'autres bons disques dans d'autres genres à vous parler.

Le meilleur reste à venir !

J'étais pas certain qu'on pouvait commenter au début!

Je voulais juste dire que Immortal est mon band préféré. 

Tranche de vie: Le 1er avril 2010, j'étais dans un gros trip où j'écoutais sans cesse leurs albums et je me suis dis: "Faudrait bien que je regarde s'ils viennent faire des shows en Amérique un moment donné, au cas où".

Je check: ils étaient au Metropolis le 28 mars, 3 jours avant.  Je fouille un peu sur leur historique: ils n'étaient pas venu à Montréal depuis 10 ans avant celà !  Comble de malheur: le setlist est écoeurant et le show avait l'air malade de par les commentaires et les vidéos qui ont circulé.  Pire encore: pour à peine cent dollars, on pouvait acheter un billet VIP nous donnant le droit d'entrer à l'avance et rencontrer le band pour une photo ou faire signer des trucs...

Je fais encore des cauchemars de ce 1er avril 2010.

Citation de: Juggalo le 23 Février 2015 21:20
Pour les curieux comme moi qui cherchaient un échantillon: https://www.youtube.com/watch?v=yON6-XGkEa4

Merci, tu viens de m'éviter de chercher par moi-même.

Étonnement je ne déteste pas. Je mentirais cependant en disant que ca s'en va direct dans mon playlist de tous les jours. Par contre pour une ambiance de restos ou de soirée à thème ça fait foutrement cool. Je vois ça personnellement un peu comme un «Midnight Syndicate», que j'aime mais qui est surtout cool pour une soirée thème à l'Halloween.
Avertissement: Ce message peut contenir un niveau élevé de sarcasmes, des opinions stupides ainsi que des traces d'arachides. La discrétion du lecteur est avisée.

Je respecte énormément ta vaste appréciation musicale, Salade. :) Je me considère généralement assez versatile, et j'adore découvrir la musique populaire des pays que je visite, mais la musique thaïe marche juste pas avec moi. J'en ai peut-être trop entendu dans des longues rides de bus!

C'est peut-être ma dernière frontière musicale, qui sait... C'est dire, j'ai même l'oreille pour l'opéra de Pékin...

#12 24 Février 2015 13:07 Dernière édition: 10 Mars 2015 13:22 par Salade dendives
146. Drive Like Jehu - Yank Crime (1994)



Style : Post-Hardcore, Math Rock, Emo

Groupe de San Diego qui n'a livré que deux brûlots discographiques à travers leur court passage dans la scène alternative américaine bouillonnante des années 90, Drive Like Jehu demeure un passage obligé pour tout fan de Fugazi et de Slint qui se respecte. Leur son compact et brut fut d'ailleurs d'une influence capitale pour plusieurs groupes qui ont suivi dans le créneau, comme les excellents At The Drive-In (qui se sont ensuite mutés en The Mars Volta).

"Yank Crime", leur deuxième et dernier album, est un gros moment de bonheur auditif. C'est intense, vicieux, féroce, cérébral, dangereux, violent (mais d'une violence toute contrôlée, spécialité des math-rockeux), direct-dans-ta-gueule et superbement composé. La juxtaposition de ces deux guitares qui tissent un espèce de dialogue musical dément est ce qu'il y a de plus orgiaque ici selon moi et rappelle en intensité ce que pouvaient faire Fripp-Belew chez Crimson (dans un tout autre style... bien que certaines pièces de King Crimson pourraient bien être considérées comme la genèse du Math-Rock). La batterie est aussi incroyablement "tight" et calibre à perfection tout ce chaos musical contrôlé.

J'aime particulièrement "Do You Compute" (non, rien à voir avec la toune de Donnie Iris) et "Super Unison", 2 pièces hyper émotives d'environ 7 minutes qui nous font voyager autant que certains prog-épics de 20 minutes. Ces jeunes gens savaient vraiment ce qu'ils faisaient.

Bref, un super album à écouter TRÈS FORT pour en apprécier toute la magie. À recommander à ceux qui recherchent un disque avec des couilles mais un cerveau aussi.

Yank Crime en 3 mots : viscéral, compact, passif-agressif

@Philo : Merci l'ami ! Et je respecte beaucoup la tienne aussi. Je sais pas si tu te souviens mais jadis, tu m'avais initié à Aphex Twin (que j'aimais pas du tout au début... Dieu que j'étais con) alors que je commençais à découvrir Autechre et Boards of Canada. Tu retrouveras pas mal de zik électronik dans le Top et c'est en partie grâce à toi :)

Quand j'y pense, le Webzine a été crissement important pour mon évolution musicale.

@Manu et Juggz : Je suis hyper content que tu ais écouté cette petite perle musicale thaï ! Mon but, entre autre, étant de faire découvrir des trucs obscurs. Je considère que ma mission est accomplie dans ce cas-ci  :D

Disons que des Québécois qui ont entendu du Khana Rung Thawi dans leurs vies, il doit pas il y en avoir tant que ça  :)

Aphex Twin... Il était tellement en avance sur son temps ce gars là quand on y pense.